Voir la section précédente (portrait général du PDE)

5 Diagnostic

La diversité des usages retrouvés dans la zone Saint-François rend l’élaboration d’un diagnostic pour l’ensemble du territoire difficile. Dans le plan d’action du premier PDE, le COGESAF avait priorisé treize territoires qui correspondaient aux principaux sous-bassins de la rivière Saint-François, soit les territoires des CLBV. Afin de pouvoir assurer la promotion et le suivi de l’ensemble des actions du PDE, il a été décidé, pour cette version-ci, de mettre la priorité sur huit des treize territoires.

Il est important de mentionner que le diagnostic dresse la liste des problèmes présents sur les territoires pour lesquels une action sera proposée dans le plan d’action. Il ne correspond pas à la liste exhaustive des problèmes retrouvés dans le bassin versant. Dans la présente section, le diagnostic général du bassin versant ainsi que celui des huit territoires priorisés seront donc abordés.

5.1 Analyse des données

Les données du réseau Rivière permettent d’avoir une lecture comparable de la qualité de l’eau des stations du MDDELCC. Toutefois, chacun des onze partenaires du projet Convergence a développé sa méthode de suivi. Les paramètres mesurés, ainsi que la fréquence d’échantillonnage sont très variables et la mise en commun des 40 000 entrées amassées est un défi colossal. Comme les prélèvements ont été analysés pour des paramètres différents, à des fréquences différentes, il est impossible d’utiliser un indice tel que l’IQBP comme moyen de comparaison de la qualité de l’eau des stations échantillonnées. Il a donc été choisi de présenter les données par paramètres. Les indicateurs les plus utilisés étant le phosphore, les coliformes fécaux, les matières en suspension et l’azote, l’analyse de la qualité de l’eau s’est faite selon ces quatre paramètres.

L’analyse des données de qualité de l’eau s’est déroulée en trois temps et a été appliquée pour chacun des paramètres mesurés.

5.1.1  Établissement des seuils et pourcentage de dépassement

Afin de faciliter l’interprétation des données, il a été choisi de conserver les classes de qualité de l’eau de l’IQBP (MEF, 1996). Comme les classes sont définies en fonction des usages de la ressource, elles permettent d’établir les activités risquant d’être compromises par le dépassement des seuils établis. Pour chacune des stations, la médiane a été utilisée afin de déterminer la classe de qualité de l’eau. Afin de bonifier l’information et raffiner l’analyse des données, le pourcentage de dépassement du seuil a également été calculé. Ainsi, pour chacune des stations, il a été possible d’établir la classe de qualité de l’eau du paramètre mesuré, ainsi que la proportion des échantillons respectant les valeurs balises de cette classe, et par le fait même, la proportion des valeurs excédentaires. Par exemple, une station de bonne qualité pour les coliformes fécaux, avec un pourcentage de dépassement de 20 %, aura eu des valeurs en deçà du critère de 200 UFC/ 100ml, 80 % du temps.

5.1.2  Nombre et continuité des prélèvements

Le nombre de prélèvements et la continuité du suivi ajoutent un élément d’analyse important aux données de qualité de l’eau. Ainsi, pour chaque station, le nombre de prélèvements permet de mettre le résultat en perspective en fonction de l’effort d’échantillonnage. Ce nombre est couplé avec le nombre d’années où la station a été visitée. Par exemple, la représentativité des résultats sera plus grande si la station a été échantillonnée à 30 reprises, pendant trois années consécutives; une confiance moins grande sera accordée aux résultats d’une station l’ayant été une seule année à trois reprises. L’étiquette de données pour chaque station sur les cartes permet d’identifier les stations qui ont été échantillonnées pour trois années consécutives ou non.

5.2 Interprétation des données

Les stations d’échantillonnage ont été réparties en trois statuts : préoccupante, à surveiller ou non problématique. Les stations ont été classifiées en fonction des dépassements de critères et des usages liés aux différents indicateurs. À titre d’exemple, une station sera préoccupante si la médiane de concentration en coliformes fécaux dépasse 200 UFC et que la station est localisée près d’une aire de baignade. Une station sera à surveiller si la plupart des critères de qualité de l’eau sont dépassés, mais que la station n’est pas près d’un usage. Une station est considérée non problématique lorsque la plupart des paramètres mesurés sont dans la classe bonne.

5.3 Diagnostic de la zone Saint-François et des territoires de CLBV

5.3.1    Zone Saint-François

Carte 25 Tendances 1999-2008

Carte 26 Diagnostic qualité de l’eau

Les tendances de qualité de l’eau de la zone présentées par le MDDEP (2012) indiquent que la qualité s’est améliorée ou est restée la même pour la grande majorité des stations du réseau Rivière, et ce, pour l’ensemble des paramètres. Seules les concentrations en azote, pour une station, présentent une augmentation significative. Les données du réseau Rivière, ainsi que celles des partenaires du milieu, nous informent sur la qualité de l’eau de près de 300 stations différentes sur la période 2006 à 2012. Toutefois, plusieurs lacs et tributaires ne font pas l’objet de suivi régulier et le manque d’information sur la qualité de ces plans d’eau crée un biais dans l’analyse du territoire. Un réseau de stations de suivi de la qualité de l’eau incluant les principaux tributaires ainsi qu’une caractérisation de l’état trophique des principaux lacs de la zone permettrait une analyse plus représentative. La diffusion des données à l’ensemble des partenaires permettrait une lecture commune de l’état de la qualité de l’eau à l’échelle du bassin versant. Selon les données du MDDELCC, la station à l’embouchure de la rivière Saint-François est la seule où l’analyse des métaux est effectuée. Étant donnée sa localisation, elle ne permet pas de relever de problématique en amont dans le bassin versant.

Le maintien d’une eau potable de qualité pour l’ensemble des citoyens est un enjeu de taille. La protection des lacs approvisionnant les réseaux d’alimentation en eau potable devient donc une priorité pour la zone Saint-François. La présence de polluants d’intérêt émergeant dans les sources d’eau potable est une préoccupation grandissante et très peu de données sont disponibles actuellement.

Un PACES est en cours sur l’embouchure du bassin versant et dans la partie amont. De façon générale, l’information sur la qualité et la quantité d’eau souterraine est inexistante ou très localisée. Une gestion saine de cette ressource impose un meilleur portrait.

Plusieurs tributaires transportent de grandes quantités de sédiments. La localisation des deltas de sédiments formés passe essentiellement par des observations terrain ou des signalements de la part d’usagers. Les indicateurs de qualité de l’eau utilisés présentement ne nous permettent pas de cibler les zones de dépôts de sédiments et d’en évaluer leur importance ni leur évolution. La recherche du bon indicateur permettra d’avoir une meilleure lecture de la problématique à l’échelle du bassin.

La bande riveraine a de multiples fonctions et le maintien de cette bande protectrice est de plus en plus respecté. La promotion et la réglementation sont essentielles à la revégétalisation de l’ensemble des bandes riveraines de la zone.

L’impact des rejets des OMAE sur la qualité de l’eau peut être évalué puisqu’elles sont localisées sur le territoire et font l’objet d’un suivi rigoureux. Les OMAE ayant obtenu une note de performance plus faible que 85% ou celles ayant des débordements en temps sec ont été classées préoccupante. Les installations septiques individuelles sont nombreuses et les installations non conformes contribuent au surplus d’éléments nutritifs dans les plans d’eau de l’ensemble de la zone.

Les milieux humides jouent un rôle d’importance dans la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Les démarches de caractérisation de ces milieux se font à différentes échelles, mais aucune étude ne fait l’analyse des milieux humides pour le bassin versant. Un plan de gestion des milieux humides à l’échelle du bassin versant est un outil essentiel à la conservation des milieux de grande valeur écologique.

L’amélioration des connaissances et l’identification de la ligne naturelle des hautes eaux et des côtes de crues restent à faire sur plusieurs secteurs de la zone.

Les plans d’eau de la zone sont des attraits récréotouristiques indéniables et sont utilisés autant par les résidents que par les visiteurs. Plusieurs initiatives locales voient le jour afin de développer ces activités, mais il n’y a pas de vision commune et pas de consensus sur les efforts à mettre en place pour assurer la qualité de la ressource eau. Une meilleure connaissance des activités offertes ainsi que du potentiel récréotourisque des lacs et rivières de la zone permettrait de concentrer les efforts et de limiter les impacts sur les zones plus sensibles.

Poursuivre avec les diagnostics par territoire de CLBV

Grand lac Saint-François

Lac Aylmer/Lac Louise

Rivière Massawippi

Lac Massawippi

Lac Memphrémagog

Rivière Magog

Rivière au Saumon (ouest)

Rivière Saint-Germain